Prologue. 

PRESQUE EN SIMULTANÉ, DEUX HOMMES se matérialisent soudain sur la cime du toit du monde. À l’égal du paysage alentour, le duo apparaît d’une beauté à couper le souffle. Ils semblent en tous points identiques. Abstraction faite de l’aura malfaisante qui fuse du corps de celui qui porte un long manteau noir, et la rudesse et l’indifférence qui suintent de Son visage.

Et c’est absolument le cas. L’un se révèle la copie conforme inversée de l’autre. Son jumeau miroir. Issu du même œuf scindé tardivement durant la gestation.

— Bon… Nous sommes d’accord, alors ? s’enquiert le Vénérable auprès de Son rival de toujours. Un exemplaire pour Toi, un autre pour Moi. Il n’y a plus qu’à signer.

— Fais-Moi voir !

Le Malin arrache précipitamment le formulaire des mains de Son majestueux acolyte.

— Tu permets ? Je préfère le relire une nouvelle fois avant d’y apposer ma royale signature.

— Mais, Je T’en prie ! Le convie courtoisement le Vénérable avec une pointe d’agacement dans la voix néanmoins. Fais-Toi plaisir, Mon cher !

Le Seigneur des Ténèbres se racle la gorge ostensiblement et entame la lecture du document de Sa voix rauque et caverneuse :

— CONTRAT DE PARTENARIAT :

« ENTRE LES SOUSSIGNÉS

Personne physique :

Nom : Le Vénérable, Père de l’Univers, Grand Patron de Caelum, la cité des Anges

Adresse : Depuis le pic du mont Everest, plus haute montagne de notre planète Terre. Nommée aussi Chomolungma : « Mère de l’Univers » en langue tibétaine…

 

— La Mère et le Père de l’Univers ? s’interrompt le Malin, sardonique, toisant le Vénérable du coin de l’œil, un sourcil levé. J’imagine que Tu l’as fait exprès. Si Tu comptais faire de l’humour, ou je ne sais quoi, laisse-moi T’apprendre que c’est raté. Ta référence paraît de si mauvais goût que Je n’ai pas les mots…

— Je vois pourtant clairement bouger Tes lèvres en ce moment même et entends tout aussi parfaitement ces mots que Tu n’as pas

sortis de Ta bouche, le taquine Son frère, moqueur. Mais enfin, peu importe… Pouvons-Nous continuer, s’il Te plaît ? Je N’ai pas la journée entière. Concluons ce pacte au plus vite et finissons-en ! Ou peut-être préfères-Tu abandonner tout de suite la partie ? Avant de Vous ridiculiser une fois de plus, Toi et les Tiens.

— Tu le voudrais bien, hein, que Je lâche l’affaire ! raille le Malin en faisant la grimace. Tu peux toujours courir, Mon vieux !

Et, dédaigneux, le Seigneur des Ténèbres recommence la lecture de l’acte en faisant traîner en longueur.

— « Entre les Soussignés… Bla, bla, bla… Personne physique : Nom… Bla, bla… Adresse… bla…

 

Ci-après personne dénommée : le partenaire d’affaire d’une part,

 ET

Personne physique :   

Nom : Le Malin, Père des Limbes et des Enfers, Seigneur d’Inferum, la cité des Démons  

Adresse : Depuis le pic du mont Everest, plus haute montagne de notre planète Terre. Nommée aussi Chomolungma : “Mère de l’Univers” en tibétain.

 Pfff !

Ci-après personne dénommée : le partenaire d’affaires, d’autre part

Considérant que les partenaires désignés ci-dessus peuvent également être identifiés sous le terme de “parties”.

Considérant que Le Vénérable, en tant que Père de l’Univers et de la Terre, est un professionnel du Bien.

Considérant que Le Malin, en tant que Seigneur des Ténèbres est un professionnel du Mal.

Il a été convenu ce qui suit :

Article 1 : Contenu du contrat.

1.1Le présent contrat a pour objectif de définir les modalités et les conditions du partenariat portant sur le bien-être de la Terre et de ses habitants.

Après une longue délibération, les deux parties ont décidé d’envoyer dans le monde des Humains le plus doué de leur Champion.

Sa fonction :

— effectuer le Bien autant que faire se peut (pour l’Émissaire du Vénérable).

— causer le Mal autant que faire se peut (pour l’Émissaire du Malin).

Leurs bonnes, comme leurs mauvaises actions, s’étendront sur une durée limitée de sept années. Lorsque le temps sera écoulé, soit le 9 avril 2039, les deux parties désignées ci-dessus se réuniront une fois de plus, ici même, sur le toit du monde, au crépuscule, afin d’évaluer le travail de leurs Envoyés.

1.2 Après signature, aucune modification ne pourra être apportée au présent contrat.

Article 2 : Exécution personnelle du contrat.

2.1 Cet acte ayant été conclu en considération de la personnalité et de la qualification des deux parties, chaque partenaire s’interdit de s’immiscer de quelque manière que ce soit dans les affaires de l’Envoyé. Aucune aide directe de sa part ne pourra être apportée au Champion sous peine de caducité de ce contrat. L’Émissaire pourra cependant recevoir un appui ponctuel de la part de l’un, voire de deux, de ses compatriotes (pas plus), lors de chacune de ses missions.

2.2 Chaque partenaire tiendra à jour un Livre de Comptes où Il annotera avec précision toutes les missions de Son Champion. Incluant la nature de celles-ci : si elles s’avèrent un succès ou un échec, le nombre de vies sauvées ou supprimées, et cætera, et cætera. Ainsi que la liste des personnes intervenues dans l’exécution de cette mission.

Celui des deux Envoyés qui aura le plus d’actions réussies à son actif scellera le sort de la Terre et de l’Humanité.

À rappeler que durant les sept ans où se déroulera le duel, seules les missions accomplies par les Envoyés seront prises en considération lors de l’évaluation finale.

Article 3 : Confidentialité.

3.1 Compte tenu de la nature du présent acte et de son importance, chacune des parties peut, bien entendu (ou pas), tenir Ses enfants (Anges ou Démons) informés de l’accord passé entre les deux partenaires cités plus haut. 

3.2 — Dans le monde des Humains, chaque Champion devra œuvrer dans le plus grand secret. En aucun cas, un Humain (y compris un membre de la Confrérie des Célestins ou de l’Ordre des Damnés) ne pourra être informé, ou être amené à soupçonner par quelque gaucherie que ce soit de leur part, de l’importance et de la gravité de ce qui se joue à leur insu durant cette longue période d’affrontement. »

 

Fait sur le Mont Everest,

le 9 avril 2032, en deux exemplaires.

 

Signature                                                                                Signature

(Partenaire 1) :                                                                      (Partenaire 2) :

 Le Vénérable                                                                            Le Malin.

           

— Entre Nous, se plaint le Seigneur des Ténèbres en apposant sa signature au bas des deux exemplaires, Tu aurais pu choisir un autre lieu de rendez-vous. On se les gèle sur ce gros caillou ! J’arrive tout juste à tenir Mon stylo tant Je suis frigorifié !

— Certes ! Tu avoueras toutefois que la vue se montre spectaculaire d’ici. Lève-Toi, Mon frère, et Viens admirer le paysage ! Une vue magnifique ! N’est-ce pas merveilleux que Nous flânions ainsi sur la toiture du monde des Hommes ?

— Non ! proteste le Malin en se postant tout de même aux côtés du Grand Patron de Caelum et en considérant le tableau avec dégoût, les mains croisées dans le dos. Je me moque éperdument de Ta foutue montagne ! Et Tu ne M’enlèveras pas de l’esprit qu’On aurait pu préparer et signer ces satanés formulaires sur        

une petite île paradisiaque avec une bouteille d’un bon tord-boyaux. Accompagnée, qui plus est, d’une boîte de savoureux cigares. L’un ne va pas sans l’autre. Des havanes, bien entendu…

— Tu sais parfaitement que Je ne bois pas et que Je ne fume pas, Lui rappelle le Vénérable avec bonhomie.

— Et alors ? s’emporte le Seigneur des Limbes, exaspéré. Et après on dit que c’est Moi l’égoïste ! Pendant que Tu aurais ciselé Notre accord, J’aurais pu boire pour deux et fumer tout Mon soûl. Tu ne penses qu’à Toi, Ma parole ! Mais ce n’est pas nouveau, Je ne devrais pas être si surpris. Tu Te crois la bonté même ! Or, d’une certaine manière, Tu ne vaux pas mieux que Moi !

Le Vénérable ne peut s’empêcher de sourire à cette réplique cinglante.

— Mon frère ! finit-Il par répondre, plus sérieux, et avec un reste de raillerie dans la voix. Tu n’as pas changé d’un pouce depuis que Je T’ai banni de la première cité céleste. Toujours irrécupérable !

— Et Tu T’en étonnes, Mon frère ? crache Son jumeau sur un ton similaire, mais beaucoup plus corrosif. Qui M’a privé de Mon statut et chassé comme un malpropre Me condamnant à la damnation éternelle ?

— À l’évidence, Ta mémoire Te fait défaut, conteste le Vénérable se défendant. Souviens-Toi ! Tu ne M’as pas vraiment laissé le choix, à l’époque…

Le Maître du Mal éclate alors d’un rire sépulcral qui ricoche aussitôt sur les montagnes autour, faisant gronder et frissonner la pierre.

— C’est le seul argument que Tu as en réserve : que Je ne T’ai pas laissé d’autre option et que, du coup, Tu T’estimais dans Ton droit ? Waouh ! Je suppose que Tu as réussi à T’en convaincre ! Si ça T’aide à mieux dormir la nuit…

Le Vénérable hausse les épaules en affichant une moue résignée.

— Autant d’hypocrisie Me donne envie de gerber, continue le Malin, Son beau visage déformé par l’aversion que Lui inspirent les paroles de Son jumeau. Comment arrives-Tu à Te regarder dans une glace ? Je m’interroge. Moi, au moins, Je suis honnête envers Ma personne. Surtout, J’assume totalement Mes actes sans recourir à de minables excuses. Ce qui ne s’avère pas Ton cas, visiblement.

À la pensée des multiples maux infligés par Son frère aîné autrefois, un masque de haine meurtrière se pose à nouveau sur Son faciès parfait, halé et mangé par une barbe de trois jours. Le Vénérable s’en rend compte, mais ne daigne pas s’y arrêter pour autant. Au contraire, Il Lui tourne le dos pour récupérer les précieux actes qui reposent sur la table devant Lui et, sans un regard pour Son double démoniaque, scelle la discussion en ajoutant :

— Ce n’est pas le moment de discourir de Mes prétendues erreurs, Luci. Le passé est bel et bien révolu. Mais sache que Je ne regrette aucune de Mes actions. Aujourd’hui, ne T’en déplaise, Nous devons regarder vers l’avenir et rien d’autre. Veux-Tu laisser s’envoler cette nouvelle chance qui s’offre à Toi de récupérer Ta chère Terre ? Je croyais que Tu la désirais plus que toute autre chose !    

— Bien sûr que je la veux et Tu le sais parfaitement, réplique le Seigneur des Ténèbres, une certaine avidité dans le regard. Et Je T’interdis de M’appeler Luci. Tu n’en as plus le droit depuis une éternité.

— N’en parlons plus alors !

Balayant l’air d’un geste de la main, le Vénérable fait disparaître la petite table ronde et la paire de chaises qu’Il avait matérialisées une centaine de minutes auparavant afin d’être plus à l’aise pour conclure le Pacte, et se tourne vers Son infernal frère Lui tendant l’un des feuillets qu’Il tient maintenant entre Ses doigts.

— Tiens ! Celui-ci Te revient. Évite de l’égarer s’Il te plaît !

— Ça, ça ne risque pas ! s’insurge aussitôt le Malin en s’emparant avec rage de la précieuse page.      

Il la plie soigneusement et l’insère bien à l’abri dans la poche intérieure gauche de Son long manteau noir, contre Son cœur tout aussi sombre.

Le Vénérable fait de même avec le Sien.

— On se serre la pince avant que Je mette les voiles ? demande, narquois, le Maître du Mal. Tu vois, Je ne me révèle pas aussi rancunier qu’on le prétend.

Le Grand Patron Lui tend la main, un sourire crispé sur le visage à présent, et le Seigneur des Ténèbres s’en empare avec fort peu de délicatesse.

— Que le meilleur gagne, Mon vieux ! raille-t-Il Lui broyant presque les os.

Il finit toutefois par lâcher prise, éclate bruyamment de rire une fois de plus et se volatilise dans un énorme nuage de poussière ébène. Puis, friand du dernier mot, estimant certainement Sa sortie pas assez théâtrale, Il 

fait à nouveau retentir Sa voix rocailleuse. Celle-ci rebondit de montagne en montagne avec puissance et fracas provoquant un début d’avalanche.

— Et ce sera sûrement Moi le vainqueur ! Ne T’en déplaise à Ton tour, Mon cher frère ! Alors la Terre tombera enfin entre Mes mains…

Consterné par tant d’assurance et d’arrogance, le Vénérable secoue la tête par la négative.

« Non! Tu te trompes lourdement, Mon frère!» murmure-t-Il pour Lui seul en brandissant Sa main droite dans un mouvement précis, paume en avant, afin de stopper la cascade de poudre blanche dévalant l’amas de roches face à Lui. « Aucun de Nos Champions ne sortira triomphant ou perdant de ce duel. Le rôle qu’ils ont à jouer dans cette histoire va bien au-delà du simple affrontement, de la petite rixe. Grâce à eux, et si tout fonctionne ainsi que Me le révéla la Prophétie qui M’apparut jadis, à l’issue de ce Pacte, l’équilibre entre le monde des Humains et le Nôtre sera irrévocablement établi. Et quand ce jour viendra, Tu ne pourras plus jamais T’en prendre à un seul Homme. »

Le Vénérable demeure parfaitement lucide, pour que la prédiction se réalise, de nombreuses vies ont été et seront encore inéluctablement sacrifiées. Il s’agit là du prix à payer pour que la lumière jaillisse enfin des Ténèbres qui se sont au fil du temps insinuées dans les moindres recoins. Pour que s’instaure l’harmonie entre les mondes. Et Il se tient prêt, depuis qu’Il en a délibéré avec Sa conscience, à perdre plusieurs autres de Ses enfants, Anges et Humains, si cela peut en sauver des milliards d’autres.

Cette décision, à l’instar de toutes les autres, L’a hanté de longues, d’interminables années. Mais, désormais, Il vit en paix avec Lui-même ; Il s’y est résigné. N’en déplaise à Son satanique cadet.

Personne ne peut Lui enlever cet état de fait ! Et surtout pas Son imbécile et égocentrique frère. Il sait, qu’au bout du compte, ces pertes ne demeureront pas vaines. Un avenir meilleur en découlera pour tous. Et c’est ce qui importera à la toute fin. Il en est convaincu.

Sur ces dernières pensées, plus que positives, attendu qu’elles aspirent à un futur plus lumineux, plus paisible, le Père de l’Univers se gorge et s’imprègne une nouvelle fois de la magnificence du site. Puis, sans plus attendre, disparaît à Son tour aux yeux du monde.

Le Grand Patron de Caelum va devoir s’armer de plus de courage encore sur cette dernière ligne droite. Passer outre Ses réels sentiments, Ses profondes convictions. Jusqu’à ce que la prédiction se réalise. Il en est conscient. Il s’y est tenu jusqu’à présent. La duplicité est devenue Sa plus grande alliée ces années passées, Son deuxième souffle. Il le regrette, mais c’est ainsi. Et s’il est vrai qu’Il est fatigué de mentir par omission à Son peuple, Il va devoir se surpasser dans le jeu de la tromperie ce coup-ci, le dénouement se rapprochant à grands pas.

Personne ne doit connaître l’objectif véritable du duel qui s’organise. Pas dans l’immédiat. Et encore moins la solution qui permettra de conclure en faveur de l’Humanité. Surtout pas la solution. Officiellement, les deux parties s’affrontent pour déterminer qui de Son frère ou de l’Homme gardera la Terre. Officieusement, il s’agit de bien plus.

Les deux camps se sont opposés pour cette même Terre une vingtaine d’années plus tôt dans la grande bataille de l’Entre-Deux et les Caelumiens ont remporté cette bataille. Pour la seconde fois. Le Vénérable savait déjà à l’époque qu’Il n’aurait pas à attendre deux siècles supplémentaires pour remettre la planète en jeu. L’appétit de plus en plus féroce, pressant, avec lequel Son frère jumeau maléfique convoite le monde des Hommes pour Lui seul Lui a, de surcroît, rendu la tâche plus aisée.

L’enjeu de cette rixe demeure l’équilibre tant espéré entre les deux mondes, le monde des Hommes et celui des Deux Royaumes. Un fait gravé dans la pierre depuis toujours. Mais pas la manière de l’atteindre… Pour embrasser cet idéal, un événement à la fois merveilleux et terrible se présentera dans sept ans. Jour pour jour. Et c’est justement la nature de cet événement qui doit impérativement, selon le Vénérable, rester terré aux yeux et aux oreilles de tous. Et principalement de Son rival qui, chacun le sait, n’aspire pas à une telle stabilité. Il n’y a même jamais songé. Car comment continuerait-Il à pratiquer une quelconque emprise sur l’être humain ?

Ce phénomène rendra enfin aux mortels leur entière liberté. Irrémédiablement. D’où l’importance de ces sept années d’affrontement entre Leurs deux Champions. Et pendant ce laps de temps, le Vénérable compte bien tenir le Malin focalisé sur le duel, sur les points marqués par l’un et l’autre de leurs Envoyés, le maintenant ainsi loin du véritable objectif.

Il a réussi à persuader Son ténébreux frère de l’intérêt des sept ans de confrontation en Lui assurant que seul ce moyen apparaissait assez viable pour juger équitablement les deux camps et les départager. Savoir lequel des deux présentera le potentiel nécessaire pour gouverner au mieux la Terre sur le long terme. Son mensonge, passant une fois de plus comme une lettre à la poste aux yeux du Malin, qui n’a fait que rechigner fortement à grands coups de gestes et de voix, tout en acceptant finalement le marché.

Pour que la Prophétie prenne corps cependant, le choix des deux Envoyés s’avérait primordial. Essentiel. Les êtres sélectionnés demeurant l’élément fondamental pour que se déclenche le processus permettant son accomplissement. Le Vénérable a donc dû subtilement glisser par la pensée dans le crâne de Son jumeau diabolique quel Démon élire pour cette besogne. Avec une habileté déconcertante, Il a ancré dans Son subconscient l’image de l’Envoyé démoniaque à nommer tout en Le convainquant que l’idée venait de Lui. Encore une fois, Son infernal frère ne s’est aperçu de rien.    

Dès l’instant où la prédiction s’est dépeinte au Grand Patron de Caelum, il y a fort longtemps, Il a compris sa mission, son objectif ultime.

Une fois en possession de la clé capable de mettre fin aux conflits, aux batailles pour la Terre entre les Anges et les Démons, Il a su ce qu’Il devait faire et comment y arriver. Mais cette clé, cette solution, Il n’a pas l’intention de la divulguer à quiconque. Il compte plutôt emmener doucement Ses ennemis et les Siens devant le fait accompli. Il sait que certains de Ses braves et valeureux Soldats s’insurgeront, s’opposeront à Lui, s’ils découvrent le pot aux roses. Ils chercheront indéniablement, coûte que coûte, une autre option. Qui, malheureusement, n’existe pas.

Depuis des décennies entières, le Vénérable avance tranquillement et avec minutie Ses pions sur l’échiquier géant qu’Il a construit autrefois afin que la Prophétie se déroule sans aucun contretemps. À présent que Ses

nombreuses pièces se tiennent à la place qui leur est échue, la concrétisation de Son plan semble imminente. Plus que sept petites années à attendre et ce dont Il rêve depuis la nuit des temps, l’équilibre parfait entre tous et toutes choses, deviendra enfin réalité.

Voilà une éternité qu’Il culpabilise, qu’Il agonise, pour les maux de l’Humanité passés et présents. À Son grand regret, Il en est l’unique responsable. Il a créé ces passages permettant aux Anges, mais en fin de compte aussi aux Démons, de se glisser dans le monde des Hommes et l’influencer. Le contrôler. Et il est temps de remédier à cela. De remettre les choses dans leur contexte. Son frère et Lui doivent se retirer pour toujours et restituer aux Hommes ce qui leur revient de droit. Or, Il ne peut agir seul…

 

À suivre...

 

Si cet extrait vous a plu, n'hésitez pas à mettre des étoiles, un petit commentaire, ou les deux ! C'est toujours plaisant et très motivant. D'autant que le roman n'est pas tout à fait terminé. J'y apporterai très certainement des corrections, je réécrirai peut-être même des paragraphes... Aussi, si vous avez des suggestions ou critiques à émettre, je suis toute ouïe ! 

 

Bien à vous,

L. Carmen


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Commentaires

Sissel
il y a 2 ans

Ce prologue donne envie! Hâte de découvrir la suite.